Mars 02, 2022

Une révolution agricole menée par les jeunes dans l'ouest du Kenya

Soja et oléagineux

Kenya

Au Kenya, les jeunes représentent près de 75 % de la population et le chômage est un problème majeur. Malgré cette situation, l'agriculture offre la possibilité de résoudre les problèmes de chômage en créant des opportunités d'emploi dans les différents nœuds de la chaîne alimentaire. En 2018, cinq jeunes du comté de Bungoma, au Kenya, ont décidé de former le Bungoma County Youth Visionary Network (BCYVN), une organisation à but non lucratif visant à créer des opportunités pour les jeunes dans les chaînes de valeur agricoles au sein du comté de Bungoma. L'organisation adopte une approche verticalement intégrée de l'agrobusiness, en proposant l'enlèvement des produits agricoles, des services de conseil agricole, des services de crédit pour les intrants, ainsi que des formations à la création de valeur ajoutée.

Quatre ans plus tard, l'organisation compte 721 membres (répartis dans le comté de Bungoma), dont la plupart sont des jeunes. Pour être membre, il faut être engagé dans des activités de la chaîne de valeur agricole, qu'il s'agisse de la production, de la commercialisation, de la distribution ou de la valeur ajoutée. La principale culture dont s'occupe le BCYVN est le soja, dont la demande augmente rapidement dans la région en raison du nombre de sous-produits qui peuvent être créés à partir de cette culture. L'organisation s'occupe également d'oignons, de tomates, de fruits de la passion et de cultures horticoles.

Fourniture et agrégation d'intrants agricoles

Dans le cadre du partenariat Equatorial Nuts Processors (ENP)-2SCALE, qui vise à améliorer la nutrition des consommateurs à faibles revenus, BCYVN s'est avéré être un important fournisseur de soja auprès des petits exploitants agricoles de la région. L'organisation s'efforce d'encourager la production de soja par le biais d'une série de solutions innovantes tout au long de la chaîne de valeur.

BCYVN a mis en place un réseau de neuf centres de regroupement des cultures afin de pouvoir reprendre facilement le soja et d'autres cultures aux producteurs. Ces centres allègent le fardeau des producteurs qui doivent transporter leurs produits vers des marchés éloignés, mais ils servent également de points d'information où les producteurs peuvent obtenir des conseils en matière d'agronomie. Les centres de regroupement servent également d'agrovets où les agriculteurs peuvent facilement accéder aux intrants. Les centres de regroupement contribuent également à la création d'emplois pour les jeunes, puisque chaque centre crée au moins trois emplois. Le soja collecté dans les centres est vendu à l'ENP, à des transformateurs de la région du Kenya occidental ou directement transformé à petite échelle par le BCYVN.

Grâce aux centres d'agrégation, nous avons réussi à créer plus de 20 emplois directs pour les jeunes, car chaque centre d'agrégation dispose d'un directeur et d'un assistant. Des emplois indirects ont également été créés, car il faut des transporteurs pour acheminer les produits vers le centre, des déchargeurs pour les aider, etc. Au moins, ces développements aident les jeunes à s'engager de manière productive,

explique Hesbon Chesiro, l'un des membres fondateurs et comptable de l'organisation.

Sources de revenus

Un élément clé du travail de BCYVN consiste également à faciliter le transfert de connaissances et de compétences afin d'aider les jeunes producteurs de soja à optimiser le potentiel de leur agriculture. L'un des éléments clés sur lesquels l'entreprise tente de former les producteurs est le développement d'une culture de l'épargne. L'épargne a le potentiel d'atténuer certains des défis auxquels les producteurs sont confrontés lorsqu'il s'agit d'améliorer leurs activités agricoles.

En mai 2021, nous avons reçu une formation de 2SCALE sur l'épargne et le crédit qui s'est avérée bénéfique. Depuis la formation, nous avons lancé notre association d'épargne qui compte 76 membres et jusqu'à présent, nous avons collecté plus de 150 000 shillings. Nous utilisons cet argent pour investir afin d'améliorer la durabilité de l'entreprise,

déclare Paul Wabomba, président du conseil d'administration de BCYVN.

BCYVN a également mis en place un système de crédit d'intrants qui permet aux agriculteurs membres d'accéder à des intrants à crédit. Ce dispositif vise à aider les producteurs à surmonter le défi de l'accès au crédit afin qu'ils puissent développer leurs activités de production agricole. Jusqu'à présent, 25 producteurs ont pu bénéficier d'un crédit d'intrants et on espère que ce nombre augmentera car il s'agit d'un outil important pour favoriser la fidélité des agriculteurs.

Plans de durabilité

En tant qu'organisation dirigée par des jeunes, l'un des objectifs clés de BYCVN est la durabilité. Cette équipe jeune mais concentrée a déjà commencé à jeter les bases d'un avenir brillant. Ils ont commencé à ajouter de la valeur à une partie du soja qu'ils achètent aux producteurs, ce qui leur permet d'obtenir des marges plus élevées. Certains des produits qu'ils créent sont comme les croquants de soja, le lait de soja et la farine, dont la demande augmente rapidement jusqu'à présent. Pour élargir le marché de ses produits à valeur ajoutée, BYCVN cherche également à obtenir la certification de ses produits à valeur ajoutée par le gouvernement afin d'élargir son marché potentiel au Kenya.

L'organisation espère également parvenir à la durabilité en acquérant des terres pour créer une usine de transformation du soja. Posséder des terres permettrait de réduire les coûts de location payés aux propriétaires des locaux et de disposer d'un espace dédié à la transformation leur permettrait d'ajouter de la valeur à davantage de soja, générant ainsi un flux de revenus régulier pour BCYVN.

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