Dans le cadre du partenariat SCS international-2SCALE, lancé en 2019, l'idée d'un changement sectoriel basé sur le développement et la mise en œuvre d'un référentiel commun de garantie de qualité reconnu par tous s’est avérée indispensable pour structurer et professionnaliser le secteur maraîcher malien. Cependant, les défis sus mentionnés dépassaient le cadre d’un partenariat restreint. Ainsi, sous l’égide de 2SCALE, SCS a fait appel à d’autres acteurs évoluant dans différents maillons (production, transportation, transformation et commercialisation) de la filière maraîchère afin de créer une synergie pour parvenir à un changement consensuel. De cette initiative va naitre l’alliance informelle pour le changement (AIC) lancée officiellement le 25 novembre 2021 sous la présidence du Ministre du développement rural du Mali.
Convaincus qu’un changement efficace nécessite toujours une masse critique d'acteurs, ce processus a permis d’impliquer l’ensemble des acteurs du secteur maraîcher du Mali. Marlène Amégangpoe, Directrice Générale de SCS et Présidente de l’AIC explique :
Ainsi, l’AIC, dès sa création, a mis en œuvre un plan de trajectoire visant à aboutir à la création d’une norme nationale pour encadrer l’ensemble de la filière maraîchère au Mali. Avec un objectif de soutenir la production et la commercialisation de légumes selon les exigences d’un référentiel de garantie de qualité respectueux de la santé des consommateurs et de la protection de l’environnement, l’AIC a aussi pour rôle d’élaborer un cahier de charges qui détermine les différentes normes de production et des spécifications de qualité des produits ; tout en soutenant la production orientée vers le marché, de façon intensive, la commercialisation et la transformation à grande échelle de légumes sains de bonne qualité à des prix abordables.
Consensus autour d’un cahier de charges
Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan de trajectoire, après deux années d’activités d’information, de formation et de sensibilisation, l’AIC est parvenu à l’élaboration d’un cahier de charges qui permettra de réguler la production maraîchère au Mali. Ce cahier de charges, visant à harmoniser le secteur, a été porté à la connaissance du grand public le jeudi 10 novembre 2022 à Bamako. C’était au cours d’un atelier organisé par l’AIC, en partenariat avec 2SCALE, qui a réuni tous les acteurs concernés y compris les autorités de l’État à travers le Ministère en charge de l’Agriculture. Le secrétaire général du Ministère du développement rural, dans son allocution, a salué cette initiative qui est suivie de près par son Département dans sa politique de développement agricole. Il a aussi incité l’ensemble des acteurs concernés à s’approprier le document :
Des stratégies et des leçons
Le caractère inclusif de l’approche de changement systémique au sein du secteur maraîcher malien a fortement contribué à la réussite de l’initiative. En effet, bien avant la mise en place de l’AIC, le comité a travaillé à l’identification et au partage de la problématique avec l’ensemble des acteurs. Convaincus de l’existence réelle desdits problèmes, les acteurs concertés n’ont pas hésité à donner leur avis favorable en s’engageant dans la démarche de changement systémique. Une première étude a été menée auprès de 100 acteurs de la filières qui étaient tous convaincus qu’il faut aller vers un changement c’est-à-dire produire des légumes en respectant les principes de la protection de l’environnement et aussi en respectant la santé de la personne humaine. M. Abdoulaye Bamba, Président de l’Union Nationale des Coopératives de Planteurs et Maraîchers du Mali témoigne :
Place et rôle du secteur privé dans le processus de changement systémique au Mali
L’une des particularités de l’initiative du changement au sein du secteur maraîcher malien réside dans l’engagement des partenaires du secteur privé à porter le processus jusqu’au bout. En effet, depuis la mise en place de l’AIC, les acteurs se sont impliqués volontairement à prendre en charge toutes les activités pour développer l’idée. En outre, la mise en place de l’AIC a permis de clarifier les rôles et responsabilités de chacun au sein d’un maillon de la chaîne.
Dès la campagne prochaine l’AIC ambitionne d’atteindre 1000 producteurs intégrés qui feront de la production de légumes sur près de 125 hectares pour 500 tonnes de légumes commercialisés sous le label « Légumes sains du Mali ».