Août 25, 2022

Des innovations vertes pour stimuler la production de riz en Côte d'Ivoire

Cultures de base

Ivory Coast

Selon les statistiques commerciales, la consommation de riz en Côte d'Ivoire est d'environ 70 kilogrammes par habitant et par an (soit près de 600 000 tonnes de paddy local et de riz importé et décortiqué localement)*. Source - commodafrica.com

Malgré ces potentiels besoins de consommation locale, en Côte d’Ivoire, la riziculture est confrontée à d’énormes difficultés au niveau de la production et de la transformation. Les faibles taux de rendements liés à la non-utilisation d’intrants améliorés, les disparités d’accès aux moyens de production ainsi que les faibles capacités de transformation des unités existantes en sont les principales contraintes.

Dans l’optique de contribuer à l’amélioration de la production locale du riz, 2SCALE a facilité l’introduction de plusieurs technologies agricoles innovantes au sein de son partenariat Syndiqué riz composé de quatre PME ivoiriennes de transformation et commercialisation du riz et de ses produits dérivés. Il s’agit notamment de Katio Akpa à Katiola, Espoir Riz du Cavally à Guiglo, Locagri à Agboville et Capi à Daloa.

Conformément à son approche, 2SCALE connecte les acteurs inclus dans ses partenariats aux fournisseurs de services et solutions agricoles innovantes. Dans le contexte des innovations vertes, qu’il s’agisse des semences améliorées, d’engrais, des produits phytosanitaires ou encore d’autres technologies agricoles éprouvées, bien de solutions ont été introduites au sein de notre partenariat riz en Côte d’Ivoire pour améliorer la productivité et les revenus des petits exploitants agricoles, y compris des solutions digitales. AFRICA RICE, CNRA, BAYER, SYNGETA, CIDT ou encore UPL-CALLIVOIRE ont eu à transformer les opérations agricoles dans les différents bassins de production de riz.

Impliquer les producteurs dans le processus de A à Z

Pour la plupart des producteurs en milieu rural, le niveau de réticence est toujours élevé face à l’adoption des pratiques innovantes ou tout autre type de changement. Une des particularités des interventions du programme 2SCALE, réside dans son caractère inclusif. Ainsi, pour favoriser l’adoption des solutions introduites, les fournisseurs ont préconisé la mise en place des champs de démonstration identifiés et proposés par les producteurs eux-mêmes.

Dans la pleine rizicole de Katiola, les semences améliorées 6444 GOLD-TEJ GOLD de BAYER ont permis les mises en place de deux casiers pour le champ école et deux autres casiers d’expérimentations à partir de nouvelles techniques de repiquage pour favoriser la protection contre les oiseaux et rongeurs, l’entretien de la pépinière et celui des plants.

Comme à Katiola, les semences améliorées introduites à Guiglo par AFRICA RICE ou par le CNRA, particulièrement le Wita 9, ont été utilisées sur une surface de parcelles de démonstration de 800 m2 pour les nouvelles techniques de repiquage.

Dans les villes de Daloa et d’Agboville les fournitures en semences de CALLIVOIRE (Arize Gold 6444) et de BAYER (Swana 2) ont permis de renforcer la capacité des producteurs au respect des nouvelles méthodes de repiquage SRI (Système de Riziculture Intensive) et d’itinéraires techniques de production.

En comparaison avec les pratiques paysannes, ces nouvelles techniques s’avèrent être moins couteuses et plus rentables auprès des producteurs.

Voir c’est croire !

Selon un adage local, « voir c’est croire ». Ainsi, la mise en place de ces parcelles de démonstration a largement contribué à l’adoption de plusieurs technologies innovantes par les producteurs.

C’est le cas de Moussa KONATE producteur de riz dans la localité d’Agboville, qui, auparavant, voyait ses rendements se situer autour de 1,5 tonne par campagne sur une superficie de 5000 m2.

Les semences améliorées de UPL-CALLIVOIRE combinées aux techniques de repiquage SRI lui ont permis de doubler ses rendements. Il explique :

Pour le moment on n’a pas encore récolté mais je sais qu’avec tout ce qu’on nous a appris et que j’ai adopté, j’aurai le double peut-être même le triple de ce que je gagnais avant.

Si Moussa KONATE attends la récolte pour évaluer des rendements, CISSE Abdoulaye, quand à lui, qui a déjà vu les avantages de ces nouvelles techniques :

Avant, on repiquait en désordre. On avait du mal à atteindre 3 tonnes à l’hectare. Mais avec la nouvelle technique de repiquage en ligne, plus les intrants de CALLIVOIRE, on a pu avoir 4 à 5 tonnes par hectare à la récolte. Un de mes amis ici dit qu’il a eu jusqu’à 6 tonnes. J’espère en avoir autant ou plus la saison prochaine.

En effet, malgré les coûts élevés des semences hybrides et améliorées, il arrive que les producteurs les oublient au moment des récoltes, car les rendements obtenus dépassent largement leur entendement.

Dans la localité de Daloa précisément à Zépréguhé, Tata COULIBALY, une femme productrice de riz, a bien profité et bénéficié des leçons apprises lors des formations. En plus, visites guidées ont été pour elle une occasion de mieux comprendre l’avantage de chaque technique. Elle raconte :

Nous les femmes du groupement, on ne pensait pas qu’un jour on allait maitriser toutes ces techniques. Ce qu’on faisait avant demandait plus d’effort. Nous nous disions que la culture du riz, c’était fait pour les hommes ; mais grâce à la formation, aujourd’hui, nous sommes fières de nous-mêmes. Ce sont des savoirs que nous pourrons transmettre à nos enfants, notamment les filles.

Enfin, même si un bon nombre de producteurs ont été formés et informés sur les techniques de production durable du riz, certains restent encore réticents et continuent de gérer leurs exploitations selon leurs propres appréciations. Toutefois, les acteurs du partenariat, particulièrement les producteurs, continuent de sensibiliser leurs pairs à l’adoption des techniques innovantes et des bonnes pratiques agricoles pour une agriculture durable.

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