Janvier 10, 2023

Tirer parti des secteurs privé et public pour résoudre le problème du manque de semences de la Fondation Sorgho

Cultures de base

Ghana

L'un des objectifs du partenariat Faranaya-2SCALE est d'augmenter la production de sorgho dans le nord du Ghana. Cependant, depuis le début du partenariat, l'incohérence du volume et de la qualité du sorgho produit constitue un défi. Cela pose un problème à la fois à Faranaya et aux petits exploitants, car ils ne sont pas en mesure de tirer le meilleur parti des opportunités du marché dans la chaîne de valeur du sorgho. Compte tenu du manque d'accès aux semences de sorgho, qui ne se limite pas au nord du Ghana mais à l'ensemble du pays, le partenariat a décidé d'adopter une approche de changement sectoriel. Il s'agit d'un nouveau concept dont 2SCALE est le pionnier et qui vise à résoudre les problèmes de la chaîne de valeur agricole jugés trop complexes pour être résolus uniquement par les acteurs du partenariat. Il s'agit d'impliquer les secteurs privé et public pour former une Alliance Informelle de Changement (AIC) visant à comprendre les défis et les opportunités de gain mutuel si un défi particulier est résolu.

À l'issue d'un processus consultatif avec les acteurs de la chaîne de valeur, le partenariat a cherché à faire collaborer les secteurs privé et public pour résoudre le problème du manque d'accès aux semences de base. Cette double approche est essentielle en raison des rôles différents mais complémentaires que joue chacun des secteurs. Le gouvernement souhaite assurer la sécurité alimentaire et joue donc un rôle essentiel dans la recherche, le conseil, la diffusion et l'adoption locale des variétés de semences, tandis que le secteur privé facilite la pollinisation croisée commerciale des meilleures pratiques et des innovations de toute la région.

La demande de sorgho augmente et, en tant qu'entreprise, nous voulons nous assurer que nous pouvons satisfaire la demande, car cela crée des opportunités à la fois pour Faranaya et pour nos producteurs. L'une des difficultés que nous avons rencontrées pour améliorer la production de sorgho est le manque de quantités suffisantes de semences de base. Auparavant, même l'obtention de 5 kg de semences de base était un défi, alors qu'aujourd'hui, nous avons réduit le déficit de manière significative grâce au travail de l'Institut de Recherche Agricole de Savannah (SARI) et de l'Alliance pour le Changement,

déclare Obed Asunka, directeur général de Faranaya.

Approche du secteur public

Pour la majorité des producteurs de sorgho du nord du Ghana, les semences qu'ils plantent sont principalement des variétés indigènes, également appelées Variétés à Pollinisation Ouverte (VPO), à savoir les variétés Kapaala et Dorado. Cependant, l'indisponibilité des semences de base pour la multiplication ou l'accès à grande échelle constitue un défi de taille.

Les semences de base sont essentielles pour garantir que les producteurs puissent planter des quantités suffisantes de sorgho correspondant à leurs exploitations en temps voulu. Ce problème d'accessibilité a été identifié lors des réunions régulières avec les acteurs de la chaîne de valeur comme une contrainte majeure pour la production.

Pour atténuer ce problème, 2SCALE a cherché à engager l'Institut de Recherche Agricole de Savannah (SARI) pour produire des semences de base pour la multiplication. Légalement, seul le SARI peut produire des semences de base destinées à être multipliées pour un usage collectif, d'où l'importance pour le partenariat de s'engager auprès de l'Institut

Pour nous, le rôle que nous jouons dans l'amélioration de la production de sorgho dans la région de l'Upper East est double : d'une part, nous menons des recherches sur les VPO Kapaala et Dorado, qui sont plus résistantes à la sécheresse et aux maladies et offrent des rendements plus élevés. D’autre part, nous nous concentrons également sur le transfert de technologie aux agriculteurs. Cela se fait par le biais de journées agricoles au cours desquelles nous exposons les nouvelles variétés et formons les producteurs aux bonnes pratiques agronomiques, et par le biais de notre équipe de vulgarisation qui assure le suivi pour veiller à ce que les producteurs qui adoptent les variétés améliorées bénéficient d'un soutien adéquat,

explique Peter Asungre, chercheur à la station de recherche du SARI à Manga.

Le SARI a joué un rôle essentiel dans l'amélioration de la production de semences de sélection en fournissant gratuitement des semences de sélection à ses agriculteurs progressistes. Ces producteurs, sous la supervision du SARI et des Services de Protection des Végétaux et de Réglementation (PPRSD), plantent ensuite les semences afin de pouvoir produire des semences de sorgho de base.

Après la récolte, le SARI facilite la certification des semences de base afin que les producteurs de semences puissent les acheter et les multiplier.

L'approche du secteur privé

Afin d'assurer une plus grande disponibilité des semences de base et d'élargir l'éventail des options disponibles, le partenariat a également travaillé avec le secteur privé pour assurer la disponibilité des semences de sorgho hybride.

En règle générale, les petits exploitants du nord du Ghana cultivent des variétés de sorgho VPO, à savoir les variétés Kapaala et Dorado. Cependant, le problème des variétés VPO est qu'elles sont plus sensibles aux maladies et aux variations climatiques et que leur rendement n'est pas optimal.

Pour résoudre ce problème, le partenariat a engagé Callighana, un fournisseur local d'intrants, pour faciliter l'importation d'une nouvelle variété de sorgho hybride appelée PAC 501. Cette variété a un rendement moyen de 7,5 tonnes par hectare, ce qui est supérieur aux variétés Kapaala et Dorado qui ont des rendements de 4 et 3,5 tonnes par hectare respectivement.

La PAC 501 est également plus résistante à la sécheresse et aux maladies que les VPO locales. Les semences hybrides coûtent plus cher que les VPO, mais leur productivité et leur résistance à la sécheresse les rendent attrayantes pour les producteurs. Les distributeurs d'intrants comme Callighana ont donc la possibilité de combler ce vide en facilitant l'importation de variétés hybrides.

Perspectives d'avenir

En fin de compte, les approches des secteurs privé et public visent à offrir aux petits exploitants différentes options afin qu'ils puissent, en fonction de leur contexte, choisir ce qui leur convient le mieux. En garantissant une abondance de variétés de semences VPO et hybrides, le problème du manque d'accès aux semences par les petits exploitants sera définitivement résolu.

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