Les femmes sont confrontées à de multiples contraintes dans la chaîne de valeurs riz en Côte d'Ivoire. Le partenariat syndiqué riz et 2SCALE cherchent ainsi à apporter des solutions concrètes pour atténuer les défis afin que les femmes puissent avoir accès et contrôlent leurs ressources productives nécessaires, tout en améliorant leurs revenus et pouvoir faire leurs libres choix dans les activités.
Les femmes dans la production du riz
L’activité de production enregistre une forte présence de femmes. Elle leur permet non seulement de générer plus de revenus, mais aussi d’utiliser la production pour l’autoconsommation dans leurs ménages respectifs, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire. Cependant, l’accès à la terre, aux meilleurs intrants ou encore à la formation constituent des contraintes majeures qui freinent l’accroissement de leur nombre dans ce maillon.
Les femmes sont très peu propriétaires de terre dans le milieu rural en Côte d’Ivoire. Certaines productrices louent la terre en échange d'une partie de la récolte. A Agboville, par exemple, lors du partage des terres, la communauté octroie seulement 5% de terres aux femmes. À cela s’ajoutent le manque de formations adéquates sur les bonnes pratiques agricoles, ainsi que l’insuffisance d’équipements mécanisés dans la zone. Ces contraintes empiètent sur la période d’exécution des activités de labour, de récolte et post-récolte, par conséquent affectent aussi la quantité et la qualité du riz paddy.
Face à ces nombreux défis, le partenariat syndiqué riz et 2SCALE ambitionnent de mener des activités de plaidoyer pour l’accès des femmes à la terre, des formations sur les bonnes pratiques agricoles, et structurer l’organisation de ces groupements qui sont la plupart informels afin de faciliter leur accès au financement grâce à une mise en relation avec des institutions financières opérant déjà dans le milieu.
Les femmes dans la transformation du riz
Dans le village de Yaoundé à Guiglo, le groupement de femmes étuveuses de riz pratique l'étuvage de façon artisanale. Leur motivation dans cette activité repose sur une demande de plus en plus élevée et l'existence d'un marché rémunérateur.
Le riz étuvé est très apprécié pour sa qualité nutritionnelle et son faible indice glycémique (moins de 70%), en particulier pour les personnes atteintes de diabète. Selon AfricaRice, le riz étuvé présente la caractéristique d’être plus économique et d’avoir une durée de conservation plus longue.
L'étuvage a un grand potentiel pour l'autonomisation économique des femmes, mais les étuveuses de Guiglo font encore face à de nombreux défis. Ces obstacles comprennent les difficultés d’approvisionnement en riz paddy, l’insuffisance de matériels adéquats, ou encore la faible qualité du riz étuvé qui freinent le développement de cette activité.
Dans le désir d’améliorer leurs conditions de travail par la professionnalisation de leurs activités, le partenariat prévoit d’organiser des formations pour ces femmes sur les techniques améliorées d’étuvage ainsi que l’utilisation des équipements modernes adaptés afin de rendre le riz étuvé accessible aux consommateurs à faibles revenus en Côte d’Ivoire. L’amélioration des compétences de ces femmes, ainsi que la modernisation de cette activité, permettront d’attirer d’autres femmes dans ce maillon de la chaîne de valeurs.
Les femmes dans la distribution de riz
En Côte d'Ivoire, la commercialisation du riz est une tâche principalement attribuée aux femmes. Malgré une présence aussi élevée des femmes à ce niveau, les contraintes majeures auxquelles elles font face sont en partie liées aux difficultés dans la production et la transformation. L’insuffisance constante des moyens financiers pour s’approvisionner en grandes quantités, couplée à la distance des sites de vente ainsi que la faible qualité du riz blanchi et étuvé constituent pour la plupart des revendeuses le goulot d’étranglement.
Face à ce constat, le partenariat syndiqué ambitionne de conduire une étude de marché du riz étuvé afin de soutenir les aspects marketing et distribution liés à ce produit. Les champions d’affaires comptent également développer un système de distribution de proximité afin d’inclure plus de jeunes dans le maillon et faciliter l’accès du produit aux marchés de la base de la pyramide. Cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre de l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, sera par la suite répliquée dans les autres zones couvertes par le partenariat à savoir, Agboville et Daloa.
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