Novembre 18, 2022

Renforcer le secteur avicole par l'amélioration de la production de maïs en Côte d'Ivoire

Production animale

Ivory Coast

En Côte d’Ivoire, la consommation de la viande de volaille par habitant et par an est passée de 0,43 kg en 2006 à 2,8 kgen 2018 (Analyse Pays – Côte d’Ivoire, 2018). Cette tendance ne fait que croitre avec l’augmentation continue de la population, d’où de belles perspectives pour les acteurs de la filière avicole. Le poulet est en majorité, toujours vendue en poulet entier et reste de façon générale accessible pour les consommateurs de classes moyennes et aisées.

Le maïs représente la deuxième céréale par tonnage après le riz en Côte d’Ivoire. Selon la Fao, la production nationale de maïs dans le pays en 2020 est de 1,1 million de tonne contre 600 mille tonnes en 2003. Le maïs constitue la matière première la plus importante dans la fabrication des aliments bétails et volailles. Il représente plus de 65% de l’alimentation des volailles.

Dans l’optique de contribuer à la souveraineté alimentaire en viande de volaille de qualité en Côte d’Ivoire à travers la professionnalisation du secteur et l’offre de débouchés commerciaux aux petits producteurs de volaille et de maïs jaune, Koudijs Distribution Society (KDS) et 2SCALE, ont signé une convention de partenariat. Ce partenariat envisage de renforcer les circuits de distribution d'aliments concentrés, de poussins ainsi que les chaînes d'approvisionnement en maïs jaune pour les aviculteurs, de développer des relations commerciales entre maïsiculteurs, meuniers/provendiers, aviculteurs, abattoirs et distributeurs de produits de volaille (poulet entier, découpes et œufs) afin de faciliter l’accès des produits de la volaille en quantité suffisante et de qualité nutritive aux populations urbaines et rurales y compris les consommateurs à faible revenu à travers les découpes.

En termes d’objectifs ciblés par ce partenariat, l’on peut citer l’inclusion de 6,000 petits producteurs/trices de maïs jaune et celui de faciliter l’adoption des pratiques éco-efficientes sur 11,000 hectares d’ici fin 2023.

Des contraintes à deux niveaux

Dans les principaux bassins de production de maïs où le partenariat est mis en œuvre, les maïsiculteurs faisaient face à de nombreux défis. La chenille légionnaire, les criquets, la sécheresse ou encore l’irrégularité des pluies affectaient beaucoup les rendements. Avec ces contraintes, les aviculteurs aussi bien que les entreprises de production d’aliments volailles avaient continuellement des difficultés quant à l’approvisionnement local.

Dans le souci d’adresser ces défis, 2SCALE a développé des accords de support de partenariat avec des firmes exerçant dans le domaine de la fourniture des intrants agricoles. La mise en œuvre des plans d’actions annexés auxdits accords a facilité la vulgarisation des innovations et des bonnes pratiques de production agricole.

Plus de solutions innovantes, moins de réticence…

Dans la région d’Abengourou, Issouf Sawadogo, jeune producteur de maïs de 30 ans, était tout comme d’autres producteurs de sa communauté, constamment éprouvés par les dégâts occasionnés sur leurs cultures par la chenille légionnaire ou encore de son nom scientifique la Spodoptera frugiperda. Il nous affirme que sans l’aide des fournisseurs d’intrants et du partenariat KDS-2SCALE, ils à priori lui et ses collègues seraient incapables de faire face aux attaques chenilles et criquets sur leurs parcelles.

En effet, au travers de ce partenariat des solutions biologiques développées par les firmes partenaires, ont été vulgarisées dans les Pôles d’Entreprises Agricoles (PEA). Ces solutions agissent comme répulsifs et sont des réponses efficaces contre les attaques des chenilles et criquets. A ce propos Issouf raconte :

Auparavant sur moins d’un hectare on gagnait 10 ou 15 sacs de maïs (soit l’équivalent à 1 ou 1,5 tonne) mais lorsqu’on a appliqué les solutions sur la même parcelle, on a pu obtenir jusqu’à 40 sacs (soit 4 tonnes à l’hectare).

Si les producteurs de ce PEA sont satisfaits du résultat de leurs récoltes, il n’en demeure pas que certains soient plutôt soucieux du prix des intrants qui leurs revient plus couteux qu’avant. Issouf continue :

C’est vrai aujourd’hui les chenilles, les criquets, tout ça nous fatiguent. Cependant notre gros problème à ce jour demeure le prix des intrants notamment les bonnes semences et les engrais.

Les bonnes choses font toujours du bien

Djakaridja Soro, producteur dans la localité de Bemavogo dans le PEA de Korhogo, fait partie de ces producteurs qui ont adopté les innovations vulgarisées dans le cadre du partenariat avec dévouement, même si cela relevait pour eux dans les débuts d’une simple utilisation par curiosité.

Malgré les retards avec lesquels ont débuté les semis, Djakaridja affirme avoir été épaté par les résultats obtenus lors de la récolte.

Pour moins d’un hectare on a eu environ 2,5 tonnes de maïs jaunes sur les parcelles de démonstrations avec les semences hybrides ; nous étions tellement contents qu’on a décidé d’utiliser les mêmes semences et techniques sur les 35 hectares du groupement la prochaine saison. On sait qu’on récoltera plus, car les bonnes choses font toujours du bien.

Malgré les inquiétudes de certains producteurs en raison des coûts élevés des intrants, les innovations introduites dans la filière maïs à travers le partenariat volaille, font preuve de résilience face aux changements climatiques et contribuent à l’amélioration de la productivité agricole. Approuvées par l’ensemble des acteurs qui les ont testés, ces innovations apparaissent ainsi comme de bon augure pour les producteurs d’une filière jusque-là peu structurée en Côte d’Ivoire, qui voient l’amélioration de leurs rendements et leurs revenus.

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