Au Niger, la production annuelle du manioc est estimée à 371 135 tonnes, avec un rendement moyen de 23,5 t/ha (MAG ; 2018). Les régions de Tahoua, Dosso et Zinder constituent les principaux bassins de production. Qu’il y’ait de fortes chaleurs ou des poches de sècheresses pendant l’hivernage, le manioc s’adapte facilement au climat sahélien. C'est pourquoi il est considéré comme l'une des cultures sur lesquelles le Niger pourrait se baser non seulement pour garantir durablement sa sécurité alimentaire mais aussi pour améliorer les conditions de vie et permettre de s'installer sur leurs terres car leur pratique d'élevage devient de plus en plus sédentaire. La production de manioc peut en outre être l'antidote au déplacement massif de jeunes vers d'autres pays à la recherche de meilleures opportunités économiques.
Donner une impulsion à la culture de manioc
Le manioc est une culture polyvalente utilisée pour l'alimentation humaine et animale. Très riche en vitamines B et C, il est également à des fins thérapeutiques. Dans la médecine traditionnelle nigérienne, une infusion de feuilles de manioc peut être utilisée pour réduire la fièvre. Le manioc est également transformé en gari, un aliment très populaire et apprécié des Nigériens. Mais pendant longtemps le gari importé envahit le marché nigérien due au manque d'organisation de la filière qui a fortement freiné son développement. C’est pourquoi l’union COPROMA et Dadin-Kowa, en partenariat avec 2SCALE, ambitionne de remplacer les importations de gari sur les marchés BoP par du gari produit et transformé localement grâce production accrue; ainsi que la mise en place d'un système de distribution efficace.
Les avantages de la production du manioc résident d’abord dans son haut rendement ; et une valeur ajoutée beaucoup plus importante par rapport aux autres produits alimentaires cultivés au Niger que sont le mil, le sorgho et le maïs. Selon le Président, l’union s’attèle à pérenniser la culture du manioc afin d’accroitre le revenu des agriculteurs.
Les femmes et les jeunes au cœur de la chaine de valeurs
L'Union COPROMA et Dadin-Kowa entend placer les jeunes et les femmes au cœur de la chaîne de valeurs du manioc au Niger. Pour ce faire, il est nécessaire de s'affranchir de certaines barrières socioculturelles, telles que les normes culturelles qui imposent aux jeunes de travailler actuellement principalement dans les domaines de leur père. Très peu de femmes et de jeunes sont propriétaires de champs. 90% des femmes travaillant dans le secteur du manioc sont impliquées dans la transformation. Ainsi, dans sa politique d'inclusion du genre, l'Union vise à créer plus d'opportunités pour les femmes dans la transformation afin qu'elles puissent en tirer un grand profit et acheter leurs propres terres pour produire autant que les hommes. M. DIADO ajoute :
Vers une pérennisation de la culture du manioc
Passer de 300 à 2000 membres impliquées dans l’ensemble de la chaine de valeurs, telle est un autre objectif que l’union compte atteindre dans un futur proche. Animé de la volonté de donner un nouveau souffle à la production et la transformation du manioc au Niger, le chef du village lance un appel vibrant à la jeunesse nigérienne.